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billetcognitif @kbin.social
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[Nouvelle] Chaleurs (ou comment écrire la femme quand on est un homme qui a définitivement eu du sexe plein de fois dans sa vie. Avec des femmes. Plein.)
  • Quel est l'intérêt du moindre texte s'il faut rester dans le premier degré ou de la moralité toute lisse ? Je me moque là des hommes qui écrivent les femmes comme des objets sexuels sur pattes en poussant leur réification à outrance avec des comparaisons ridicules et un langage exagérément fleuri, tout en étant complètement dégueulasse dès le départ.
    Je conçois que ça ne fasse pas rire tout le monde, mais y voir un adoubement machiste de la réification des femmes, c'est comme condamner _Lolita _parce que Humbert Humbert est un pédophile. Rien que comparer les cheveux à du charbon, mais sexy, ou les lèvres pulpeuses à un fond de jus d'orange pur jus est d'une idiotie monumentale, un gag qui dit "je ne sais pas écrire les femmes au-delà des attributs sexuels". Rien que la parenthèse du titre est une annonce de la satire. Oui, ce texte est sexiste, parce que ça se moque des écrivains comme Stephen King ou Jim Butcher qui ont un clavier à une main.

  • [Nouvelle] Chaleurs (ou comment écrire la femme quand on est un homme qui a définitivement eu du sexe plein de fois dans sa vie. Avec des femmes. Plein.)

    Histoire inspirée de faits réels, mais ça ne me fait nichon ni froid.

    La canicule sirupeuse de l’été ensuqué dégoulinait jusque dans le bureau où je m’étais réfugié pour la journée. Malgré les volets fermés, la clim’ peinait à crachoter le moindre vent de fraicheur et je la suspectais de seulement contribuer à la fournaise moite et collante de la rue. Dehors, les façades exsudant un remugle infesté des exhalaisons intérieures étaient assaillies sans relâche depuis l’aube par les dards priapiques d’un soleil en pleine période de rutilances.

    La journée, le cagnard permanent de la ville désertée par le vent allait avoir ma peau suintante, j’en avais la certitude. Je ne vivais plus, j’agonisais au rythme de longs râles indolents, perlant des sécrétions sudoripares dans lesquelles se mêlaient whisky de la veille et idées noires, mais le soir, ce n’était guère mieux. La chaleur urbaine du jour, accumulée par la moindre brique trop lustrée, le moindre centimètre carré de goudron purulent, se libérait alors en caléfactions visqueuses et ne faisait qu’accentuer la sensation de constamment suffoquer dans l’odeur miasmatique d’une transpiration rancie communale. En effet, dès le crépuscule, toute une faune charnelle sortait des tanières fétides pour chercher un semblant de bouffée d’air tiède en ne s’embarrassant plus de la moindre convenance. On exhibait sans pudeur des chairs daubées et turgescentes, à moitié cuites à l’étouffée par le soleil d’étuve et les ardeurs putrides que l’enfermement avait lascivement cultivées.

    Ce fut un de ces soirs-là d’éréthisme à trouer un slip qu’elle entra dans ma vie comme papa dans maman les soirs de fête, sans cérémonie, mais avec tellement de conviction et d’aplomb qu’annoncer ses intentions était une formalité dont on se passait au mépris des sentiments. Elle surgit dans mon bureau et mes pensées salaces en faisant claquer la porte et mon frein intérieur sous l’implacable impulsion de ses mammouths mammaires, une paire d’airbags tititanesques qui semblaient faits pour être constamment déployés et qui donnaient à rêver de collisions frontales répétées, encore et encore. Et encore. Et encore. Devant ses mappemondes circumpelotées, des centaines d’hommes avaient dû se découvrir une vocation de cartographes en chambre ; nul doute que des druides libidineux avaient dévotement érigé des menhirs de chair à la gloire de ses jumeaux, avatars bovins d’une déesse laitière.

    Ce double monticule orné d’un tissu fâcheux précédait une jeune femme élégante aux cheveux plus noirs que du charbon, mais en plus sexys, aux yeux plus profonds qu’un puits de pétrole et aux lèvres pulpeuses comme la fin d’une bouteille de jus d’orange pur jus. Elle n’avait peut-être pas vingt ans, elle était au sommet de sa beauté. C’était l’association parfaite pour quelqu’un comme moi dans la fleur de l’âge, au meilleur de ma forme physique sous ce ventre replet d’homme mûr d’à peine cinquante-quatre printemps. Ses mamelles matricielles, béantes de volupté au moindre vent, au moindre murmure, au moindre regard, n’étaient pas sans rappeler mes névroses. Tellement elles semblaient imposantes et suffocantes, je savais que je ne pourrais m’empêcher d’y revenir et de me perdre malgré moi dans cette mégalolomanie en tétons armés.

    Alors qu’elle approchait avec pectoralité, je me dis que sa robe translucide devait encombrer sa respiration, car elle ne put retenir une série de halètements plaintifs rythmés par les mouvements oscillatoires et frémissants de son buste turgescent affligé d’une congestion mammaire. Je me dis aussi qu’elle avait des nichons énormes.

    Par politesse, je baissai le regard pour ne pas la fixer dans les yeux. Elle me nibarda effrontément et, tétonné, j’objectai sexuellement que mon érection était plus bas. Elle fit alors remarquer sur le ton de la plaisanterie, une façon très subtile de flirter qui m’était bien familière, que ça expliquait ma pâleur. Aussitôt, nous baisâmes comme des lapins, c’est-à-dire en moins de trente secondes au bout desquelles je tombai sur le côté, ahanant et à moitié catatonique. Dans un instant d’intimité qui sembla durer assez longtemps pour remettre le couvert, elle me vagina sa vie de mannequin et d’ancienne gymnaste reconvertie dans la culture de melons – même si elle préférait parler d’élevage, ce à quoi j’opinai avec fureur en la chevauchant tel l’amant de Pasiphaée, en mugissant, les bourses écrasées contre le bois du bureau. Mais j’ignorai la douleur tellement j’adorais les melons, surtout quand ils étaient bien juteux et bien fermes en même temps, quand on pouvait les presser sans fin pour en extirper tout leur parfum comme une promesse de chair rose et sucrée découpée en petits dés pour un apéritif au Porto. Nous refîmes l’amour plusieurs fois d’affilée. Elle jouit une bonne vingtaine de fois au moins en presque deux minutes de montagnes utérusses – je n’avais aucune raison de ne pas croire ses longs soupirs exaspérés – jusqu’au moment de ma crise d’asthme. Alors elle déballa finalement l’objet de sa venue en remballant le reste : ma voiture pénisbloquait la sienne. Mollement, je testiculai que je n’avais pas le permis et sur ces mots mal scrotumés, ses mastodontesques roploplos dévulvèrent de ma vie, elle aussi. Ces dix minutes avaient défié la gravité de ma vie à la manière de ses meules en apesanteur, de façon tellement irréelle que je ne fus pas surpris ni même déçu quand le toubib déclara que j’avais encore failli crever de déshydratation à cause de la canicule.

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    Syndrome de Stendhal : quand la beauté d'une ville rend fous les voyageurs
  • C'est un autre niveau, mais j'ai connu une Hong-kongaise qui n'arrêtait pas de parler de Florence et Prague comme ses villes idéales pour se marier ou être demandée en mariage. Son copain de l'époque, avec qui elle sortait depuis quelques mois, l'avait invitée pour passer le réveillon à Prague et au retour, elle a rompu avec lui parce qu'elle s'était persuadée qu'il allait la demander en mariage là-bas.

  • [Nouvelle] La sortie
  • Ça me fait penser à ce centre commercial près de chez moi, avec sa galerie marchande à moitié désertée et sa ribambelle de rideaux de fer, ses seaux disposés ici et là dès qu'il pleut un peu fort, ses rayons aux produits périmés, l'absence de personnel visible, les portiques qui bipent régulièrement sans que ça n'émeuve personne...

  • [Poème] Le fossoyeur
  • C'est un problème sur kbin.social depuis 2, 3 jours et apparemment, il doit y avoir un changement de serveur prochain, mais je n'ai pas vraiment lu ce que ça disait.
    J'ai eu plusieurs messages d'erreur pour commenter ou afficher des fils dans la semaine, mais pour les commentaires, ça n'était pas passé et j'avais attendu un peu avant de retenter. Là, pour le fil, j'ai aussitôt réessayé et ça a fait comme quand Reddit plante : la publication est passée chaque fois, mais avec du délai, d'où le spam de ma part, mais j'ai nettoyé derrière moi.

  • [Poème] Le fossoyeur

    Drôle de cimetière empli de tombes vides Que, muni d’un balai, arpente un fossoyeur. Allant de bière en bière et visage livide, Il court les feux follets aux sentiments vivides, Mais ne voit qu’un reflet de brasiers vétilleurs.

    Tant de matches joués pourtant perdus d’avance : Cent fois vers la droite effleurés de l’index Pour deux contacts noués. Voyant la concurrence, Ils s’éclipsent sans hâte en foulant la confiance De l’amant spartiate au diable de l‘apex.

    Une approche tiède, un mot beauf ou trop leste, Et l’écran, pour un rien se fige en pointillés. Statut “lu” qui obsède ou “hors-ligne” qui reste, La vérité survient et révèle une veste Quotidien du gardien bon pour se rhabiller.

    Des milliers de fantômes hantent son répertoire, Ils observent muets ou vont vers d’autres plans — Plans pour garder son môme ou plans culs rotatoires. Du balai, du balai, le gardien sans histoires Ne se veut pas défait malgré tous ces choux blancs.

    Il faut bien que la chance assoupie en coulisses Lui accorde un succès, un seul et sans rivaux Pour entrer dans la danse à un moment propice. Sur ce coup de balai ? Non : réseau hors service. Du ballet, du ballet dans les vides caveaux.

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    Le spiritisme est-il de retour ?
  • Vers la fin de sa vie, Houdini avait pris l'habitude dans ses tournées de débunker les "tours" de ceux qui se prétendaient réellement magiciens. Il envoyait une assistante en reconnaissance pour repérer les spirites locaux, elle prenait des notes pendant la représentation ou la séance et quand Houdini arrivait en ville, il jouait à Mythbuster en ouverture de ses spectacles, parfois avec le spirite local dans l'assitance.

  • Le spiritisme est-il de retour ?
  • L'un des exemples les plus notoires de la dérive ésotéricoconne d'une personnalité au bagage scientifique est peut-être Conan Doyle. Médecin-chirurgien, passionné d'histoire, grandes prétentions académiques, et surtout connu malgré lui pour son héros de romans policiers, Sherlock Holmes. La mort de sa première femme, puis de son fils ainé vont le faire céder aux penchants spiritualistes de sa seconde femme, au grand dam de son vieil ami, Houdini avec qui il finit par se brouiller. D'une certaine manière, Conan Doyle est même persuadé qu'Houdini lui cache des choses en insistant que ses tours de magie ne sont rien d'autre que des trucages. Le couple Conan Doyle organise régulièrement des séances animées notamment par la femme, Jean Elizabeth. C'est au cours d'une de ces séances que Jean Elizabeth prétend être en contact avec la mère d'Houdini et celui-ci ne pardonnera jamais au couple ce qu'il considère comme une insulte.

    À partir des années 1920, Conan Doyle a la soixantaine et publie des pamphlets spiritualistes dans une démarche prosélyte. Il croit dur comme fer au canular des fées de Cottingley où des gamines se sont prises en photo en compagnie de fées, en réalité des reproductions d'illustrations de livres sur l'occultisme. En 1921, l'article de Conan Doyle sur les fées est ridiculisé à droite et à gauche, même s'il convainc des milliers de crédules. Vexé par les moqueries dans la presse et dans le monde scientifique, Conan Doyle s'enferme de plus en plus dans son délire spiritualiste et participe à des campagnes de harcèlement contre les opposants au spiritisme. Ses écrits, même la fiction, deviennent de plus en plus bouffés par l'ésotérisme jusqu'à sa mort en 1931.

    Pour l'anecdote, sur demande d'Houdini, sa femme Bess a tenu pendant 10 ans des séances annuelles de spiritisme. Le raisonnement était que s'il y avait bien quelqu'un capable de communiquer depuis l'au-delà, c'était lui. C'était surtout son ultime manière de prouver que le spiritisme est du vent. Il avait même mis un protocole en place connu de sa femme seule et, après 10 ans de séances publiques parfois parasitées par des charlatans, aucun contact n'a été établi.

    En bonus, une photo des fées en papier

  • "Une personne sur dix seulement capables de sauver des personnes" : pourquoi apprendre les gestes de premiers secours est essentiel
  • Non, mais on était 2 à avoir éclaté de rire sur une trentaine d'animateurs. Tout le monde nous a regardés bizarrement comme si on se moquait de quelque chose de trop sérieux et plus tard, le dirlo a nié avoir dit Himmler. Ça a situé le niveau général et l'ambiance.

  • « Ils ont tué un moyen d’expression » : derrière la mort de Skyblog, des utilisateurs désespérés
  • Les plateformes françaises historiques en matière de blog doivent toujours exister. C'est sûr que si on conseille wordpress à un retraité ou n'importe quel autre CMS, ça va tirer la tronche. Mais canalblog, overblog, blog4ever, etc. devraient être des solutions de repli assez simples, même s'il faut tout réapprendre.

    P.S. rip le skyblog de Ségolène Royal.

  • « La façon dont on vit en Europe est en train de changer très profondément, plus vite qu’aux Etats-Unis »
  • Mais l’Europe a toujours connu des vagues d’immigration…

    Oui, mais les pourcentages étaient différents. En deux générations, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sont devenus aussi divers que les Etats-Unis. En Allemagne, 18 % de la population est constituée d’immigrés aujourd’hui. C’est une transformation très profonde.

    N’y a-t-il pas un risque à nourrir avec ce discours l’extrême droite et la théorie du « grand remplacement » ?

    L’Europe se transforme, démographiquement, culturellement, ethniquement. Nier ce fait, influencé par l’immigration, le vieillissement de la population et l’économie des travailleurs bon marché reviendrait à laisser la discussion aux mains des tenants des théories du complot, qui imaginent que le remplacement des Européens autochtones serait orchestré par une sorte d’élite de l’ombre – presque toujours les juifs. Je voulais offrir un antidote à ce complotisme en montrant la réalité de cette transformation, et l’humanité de ceux qui arrivent. C’est pour cette raison que je raconte notamment l’histoire de Brico, qui vient de Côte d’Ivoire et a émigré à Briançon (Hautes-Alpes), après un voyage atroce à travers le Sahara et la Méditerranée, où il a perdu sa femme et sa fille. Cela nous en dit plus sur la place de l’Europe dans le monde que n’importe quel rapport du Quai d’Orsay ou du Foreign Office.

    Autre grand changement : la technologie. Comment transforme-t-elle l’Europe ?

    Nous vivons maintenant au cœur de l’algorithme. Toutes les histoires d’amour, les amitiés, les relations familiales sont modelées par ça. Des étudiants turcs et autrichiens en échange Erasmus qui tombent amoureux, se perdent de vue, puis se retrouvent grâce à Facebook et à Skype. Un Portugais est attiré par un site Internet d’immobilier pour refaire sa vie à la campagne, dans un endroit où il n’a jamais vécu. De vieux hôteliers suédois cherchent un remède à la solitude avec un site de rencontres en ligne… Je voulais montrer que les basculements de nos vies se jouent désormais à l’intérieur des algorithmes d’entreprises.

    Les recoins de la société sont désormais des recoins d’Internet. Les Européens pensent souvent au monde souterrain comme des endroits dans une ville, une rue à l’arrière d’une gare par exemple, ou un quartier de prostitution. En fait, ces endroits sont en ligne. Je raconte l’histoire d’une adolescente lettone qui cherche désespérément à financer ses études et qui se retrouve à s’exhiber sexuellement en ligne pour y parvenir. Ou celle d’un réfugié syrien qui veut être célèbre et tente de monétiser des likes dans le monde du porno. Aujourd’hui, ce monde souterrain est sur chacun de nos téléphones.

    Quant au changement climatique, comment transforme-t-il la vie des Européens ?

    J’ai fait ces reportages juste au moment où les Européens commençaient à ressentir cette catastrophe dans leur vie privée et personnelle. En Bourgogne, j’ai été profondément choqué par ce que les viticulteurs m’ont raconté. Aujourd’hui, les vendanges se déroulent un mois plus tôt qu’autrefois. Les grands vignerons cherchent à racheter des terrains au Japon, dans le nord de l’Angleterre, en Roumanie, en Patagonie, parce qu’ils savent qu’il y a de très grands risques que la Bourgogne, d’ici vingt ou trente ans, ne soit plus capable de faire le même vin.

    Un ingénieur russe qui construit un port de gaz naturel liquéfié à Sabetta (dans la péninsule de Yamal, dans le Grand Nord) raconte comment les troupeaux de rennes en Arctique sont en train de mourir devant ses yeux à cause du changement climatique. D’un côté, cet homme se sent extrêmement fier d’avoir construit cette infrastructure dans des conditions qui rappellent le goulag, mais, de l’autre, il comprend qu’il est peut-être en train de détruire cet environnement.

    Quelles conclusions politiques tirez-vous de ces transformations ?

    D’abord, et c’est vraiment un point-clé, les élites européennes ou américaines ont tendance à dire que l’Europe est un musée où il ne se passe rien. Je pense que c’est une profonde erreur. En conséquence, l’Europe politique doit être honnête avec ses citoyens, dire qu’on est en train de vivre des changements profonds. Elle doit raconter une autre histoire de l’Europe, pas seulement celle du XX e siècle, qui commence avec l’esprit de François-Ferdinand flottant au-dessus de Sarajevo et se terminant avec la chute du mur de Berlin.

    L’Europe du passé est celle des châteaux forts, des menhirs, des églises gallo-romaines… Celle du présent est celle de l’Union européenne, des accords commerciaux. Mais, pour moi, l’Europe est d’abord une communauté de destins, tournés vers l’avenir. Toutes les personnes dans mon livre, même si elles sont venues d’Afrique ou de Syrie, se considèrent comme européennes parce qu’elles y voient leur avenir. Il est important que les Européens pensent plus à l’avenir et construisent une identité politique dans ce sens.

  • [Poème] Proserpine (pantoum)

    Depuis que tu dors au jardin, Je ne t’apporte plus de roses. Entre inoubli et anodin, Tant de souvenirs que j’arrose.

    Je ne t’apporte plus de roses, Toute la nature est à toi. Tant de souvenirs que j’arrose À coups d’absinthe, de vodka.

    Toute la nature est à toi Jusqu’aux griffes de l’aubépine. À coups d’absinthe, de vodka, Je révère une proserpine.

    Jusqu’aux griffes de l’aubépine, Danse l’éclat du papillon. Je révère une proserpine Où ont poussé les endymions.

    Danse l’éclat du papillon Qui rêve de vivre en automne. Où ont poussé les endymions, Seules fleurent des anémones.

    Qui rêve de vivre en automne Quand on a l’ombre d’un noyer ? Seules fleurent des anémones, J’écris ces mots pour t’oublier.

    Quand on a l’ombre d’un noyer, Les journées deviennent quiètes. J’écris ces mots pour t’oublier, Mais tu vis toujours dans ma tête.

    Les journées deviennent quiètes Entre inoubli et anodin. Mais tu vis toujours dans ma tête Depuis que tu dors au jardin.

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    [Poème] Le même bateau (sonnet)

    Au rendez-vous mondain converge ce qui brille Exhibant trop de fard sous un strass de gala, Un port presque altier d’où fuse un rire gras, Nos lèvres, d’un mousseux ont les yeux qui pétillent.

    Les narcissiques feux sur tant de pacotilles Nous empêchent de voir dans tout ce brouhaha ; Comme on n’a rien à dire, on converse avec soi Et l’on mime en écho des vidéos pastilles.

    Enfin l’on se souvient de la cause du jour ; Dans la pose étudiée, un inepte dicours Donne un million de vues et l’on se congratule.

    Quel talent si précieux une telle vertu Pour sauver la planète, enfin, c’est un début. La misère est si triste depuis notre bulle.

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