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David Dufresne : « Une technopolice politique est en place »

cqfd-journal.org David Dufresne : « Une technopolice politique est en place »

Tenancier d’une émission en direct sur auposte.fr, romancier, auteur d’enquêtes sur le maintien de l’ordre ou le Vesoul de Brel, David Dufresne (...)

David Dufresne : « Une technopolice politique est en place »
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  • « Ce titre de Libé, le 12 novembre 2008, “Sabotage du réseau TGV, l’ultragauche déraille” reste gravé dans ma mémoire comme un positionnement journalistique singulièrement honteux. Ça m’a d’autant plus sidéré que j’avais bossé dix ans dans ce journal, à une époque où ce genre de Une aurait été combattu. Il faut rappeler que dans l’affaire dite des caténaires, aucun train ne pouvait dérailler, mais au pire être immobilisé. Ce fut confirmé à l’époque par les experts de la SNCF. Ce titre choisi par le quotidien disait beaucoup de l’inconscient de l’époque. Les journalistes allaient s’abreuver essentiellement chez les policiers, la DCRI, le parquet, sans jamais s’interroger sur les errements de ces derniers. »

    Rappelons qu’il n’y a pas de définition juridique internationale de cette notion parce que les instances supranationales n’en sont pas capables : le terroriste de l’un est le libérateur ou le héros de l’autre

    Mais ces derniers temps, c’est l’extrême droite qui défile de nuit et tabasse, à Lille, Paris, Angers. Idem pour les tentatives d’attentat : une dizaine de projets d’extrême droite déjoués depuis 2017. Et dans ce tableau, les inculpés du 8 décembre payent les pots cassés. Ils permettent de dire “Regardez, on surveille tout le monde sans se focaliser sur les idéologies !” **Alors même que la question de la lutte armée semble avoir disparu à l’extrême gauche. Mais la vieille peur du péril rouge est toujours présente dans les milieux de droite, chez les flics comme les politiques et les chaînes d’info. **
    Mais ces derniers temps, c’est l’extrême droite qui défile de nuit et tabasse, à Lille, Paris, Angers. Idem pour les tentatives d’attentat : une dizaine de projets d’extrême droite déjoués depuis 2017. Et dans ce tableau, les inculpés du 8 décembre payent les pots cassés. Ils permettent de dire “Regardez, on surveille tout le monde sans se focaliser sur les idéologies !” Alors même que la question de la lutte armée semble avoir disparu à l’extrême gauche. Mais la vieille peur du péril rouge est toujours présente dans les milieux de droite, chez les flics comme les politiques et les chaînes d’info.

    Tu as beaucoup travaillé sur le maintien de l’ordre. En quoi a-t-il été impacté par l’antiterrorisme ?

    « En charge de la gestion policière de l’espace public, antiterrorisme et maintien de l’ordre sont les principaux bras armés du politique. Il y a cousinage, mais aussi des différences, en termes de doctrines, de troupes, de formations, d’entraînements, d’objectifs. Lors des arrestations du 11 novembre 2008 à Tarnac, les policiers de l’antiterro sont cagoulés. À l’époque, pour des raisons de protection, seuls les services antiterro et dits d’élite (Raid, GIGN) en avaient le droit. Aujourd’hui, qui sont les flics cagoulés ? Les CRS, les CDI (Compagnies départementales d’intervention), la Brav-M, la BAC… C’est la marque de l’influence très forte de l’antiterro sur le reste de la police. Quand tu vois des motards débarquer en manif avec des casques, des cagoules, des lunettes de soleil, parfois les plaques minéralogiques maquillées, tu es dans quelque chose qui relève de la terreur. En parallèle, les pratiques de surveillance des opposants politiques sont devenues l’alpha et l’oméga de la police. Et les moyens de l’antiterrorisme débordent de partout : pour les JO, on laisse ainsi entendre qu’on imposerait des QR codes aux Parisiens pour circuler. Car on a décrété que le terrorisme était le mal absolu, le risque ultime. À titre de comparaison, la pollution fait bien plus de morts que le terrorisme. »

    Alors que la France est progressivement dépouillée de ses oripeaux démocratiques, on peut se demander ce que l’extrême droite au pouvoir ferait de l’outil antiterroriste, perspective assez effrayante…

    « La réponse à la question de savoir si la France pourrait résister à un choc illibéral à la Orbán est tranchée : c’est non. Tout est en place pour que l’extrême droite ait les coudées franches. Nul besoin pour elle de changer la loi pour pratiquer sa politique. C’est la conséquence de légifération tous azimuts menée dans l’urgence et l’émotion. Or l’État de droit ne peut s’appuyer sur l’émotion. Nous devons construire des contre-pouvoirs. »

    Merci pour le share,

    J'en profite,

    Non l’extrême droite n’a pas déjà gagné, et il faut sérieusement arrêter ce discours.

    Un avis @Ysysel@[email protected] du coup ?
    Et allez @[email protected] egalement ?

    • C'est notamment de cela dont on parle lorsqu'il est dit que l'on "pave la voie pour l'extrême-droite". Ce n'est pas seulement la reprise de leurs idées et leur terminologie, mais la création d'outils extrêmement puissants et dangereux. Notre gouvernement en abuse déjà, mais le danger inhérent à ces outils est trop souvent sous-estimée par ceux qui les crée. La notion de terrorisme, et les outils créés autour de cette notion permettent absolument tout. Les termes terroristes et "groupe terroriste" (pour faire le lien avec ces derniers mois) ne servent pas à décrire précisément quelque chose. Ce sont des notions subjectives, fourre-tout, dans lesquelles on fait rentrer qui on veut. Des termes de propagande finalement. On le voit de plus en plus dans les médias, où pour une même situation, l'un sera terroriste quand l'autre sera militant. "le terroriste de l’un est le libérateur ou le héros de l’autre" c'est une réalité dont on est tous conscient au niveau international, mais elle aussi vraie au niveau national.

      Un petit tour sur Legifrance fait vite réaliser qu'un CGTiste qui casse une vitrine, ou un paysan qui défonce une grille pour balancer du purin, pourrait rentrer dans la définition légale de terroriste avec un juge peu scrupuleux. Sur ce sujet l'affaire du 8 Décembre nous en a fait la démonstration. Si le pouvoir décréte que quelqu'un est terroriste, alors il est terroriste. Et à partir du moment où quelq'un est désigné terroriste... il n'y a presque plus de limite à ce qu'on peut lui faire subir.

      Ca me fait marrer d'entendre Pascal Praud parler d'eco terroriste. Mais quand un Bardella au pouvoir dira ces mots, je vais bien flipper ma race.

      • je comprend donc pour toi, que finalement tu te focus sur les derniers evenements ?
        Si tu es nee en minorite dans ce pays, tu vis aujourdhui une situation qui est comparable avec l'extreme droite au pouvoir.

        Le labo de ce maintien de l'ordre c'est les banlieues. Cartes blanches depuis 2015. Sous valls, on parlait de destitution de nationalite quand meme, visant les arabes de ce pays. Sans distinctions en utilisant limage de terroriste. En 2016, combien de fiches S, sur simples denonciations ?

        Ces outils la on ete utilise sur les gilets jaunes, sur les journalistes, mais ils letaient avant sur dautres et le sont toujours. Dans la quasi indifference. Les medias ca a toujours ete propagande. si je reprend les banlieues,

        Donc quand tu me diras, que ce discours n'est plus acceptable, dis toi juste que dautres vivent ces choses depuis bien avant. Dans le silence le plus total. ;)

        Ca aide a perdre la foi. Nous sommes toujours dans les differents etats d'urgences,
        et pas depuis 2023.

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